Le monde des rêves
Montait vers ses origines
Ourdi d'un fripé lumineux
Là où les esprits enseignent.
Acquérir le pouvoir, élargir sa conscience
La fleur au revers de la veste
Cela fleurait bon la vente au camion
D'une sortie d'autoroute.
Figure emblématique des forêts profondes
Dardée de répliques tectoniques
Elle gambillait quelques techniques de transe
En vu de répandre le subtil sur la terre acide.
Et le verbe de cesser d'être audible
Parce que le message était faux
Et qu'éclairait le givre
En lisière sous la brume.
De grâce élevés
Les mots vides se mirent à danser
Gorge blanche et chevelure déliée
Dans l'inopiné de la douceur d'un rai de lumière.
À frotter leurs sabots
Ferrures contre le rocher sonore
Elles entonnèrent chant de sorcière
À quand reviennent les vertes années.
Pour plus de nuages encore
Échevelés en bord de ravine
Nous eûmes le cerveau vidé de sa vigilance
Tension d'amour tension de sang.
L'âme relevée d'un noir chagrin
Le barde aux boucles rousses
Se remit à mugir
Et les pierres de se fendre.
Elle était belle
Cette montée en alpage
Où le front obscurci par les orages traversés
Le guerrier tomba à genoux.
Pour plus d'un cœur
Donné à l'oracle
Nous fîmes trace dans la neige
Vers l'horizon aux blafardes couleurs.
Un vent violent arracha la tête des sapins
D'une franche cognée
Sans que les chants ne s'effacent
Dans la clairière disposée au sabbat.
Aboutir à l'échange
Des souvenirs la digne compagnie
À vous aimer toute la vie
Toi le vieillard aux yeux lavés de tendresse.
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