Le matin à la pointe du stylo
Au matin
À la pointe du stylo
Il y a l'eau et le refrain
D'une contine
Remontant par bulles
Du frigo qui se décongèle
En glougloutant.
Les feuilles tombent
Et je ne me vois pas
Car la nuit tous les chats sont gris
À recouvrir pudiquement
Jusqu'à l'incantation
Des générations de mots
Au porte-à-porte de l'acceptation.
Écouter avec les yeux
Pour ne pas avoir à entendre
Le murmure des à-valoir
À fond la caisse
Dans le jour recommençant
De mille pensées
Nous cachant le salut des âmes.
Tout est fait tout est dit
La souffrance surjoue
Dans la répétition du mal
Swastika sur le revers du manteau
La souffrance se rejoue
Sur le visage en pleurs
Un deux trois soleil !
Quelqu'un m'a suggéré
Qu'il fallait accrocher la clé de la réussite
Au cou de mon ange
Pour qu'alors la corde cède
Et recevoir une dose de peur
En remontée de l'instant
Apte aux multiples renaissances.
Hacher menus quelques morceaux d'amour
Augure du dernier repas
À l'abri des regards
Sans croyances
Pour voler à tire d'aile
Telle parole fraîche
Brume et ciel bleu liés par le secret.
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