Ma petite ma mignonnette
Ma petite ma mignonnette
te conter ce qui m'arrive
dans cette vie
où poussant la poussette des enfants perdus
j'entrevis les lourdeurs qui m'enserraient.
A chaque secousse
la vibration était plus forte
pour que le double que je suis
se désaisisse des moulures de l'esprit
bordurant les terres inconnues.
Dans l'herbe haute de l'automne
avant les froids qui gèleront les cynorhodons
mes pas froissaient la prairie des amours
où parachever cette quête ajourée d'imperfections
sans que les feuilles du frêne frémissent.
Les cloches sonnaient
les pas se pressaient sous le porche
ce lieu des épreuves attendues
où désapprendre la routine du mal
et pénétrer la zone du tout droit de l'être profond.
Les collines seront ombrées de vert mature
le ciel sera rose
au soir du destin nos corps chancelleront
en percevant sur la table des orientations
les huttes côtières de notre enfance.
Je poserai mes bagages
et ferai un grand feu
de mes impuretés mensonges et égoïsmes
pour que l'embryon nouveau
tapi en lisière du bois
paraphe le départ du poète
puis se lève sur le chemin du grandir de soi
pieds nus et en silence
comme dans la chanson
où sortir de l'horizon
mène à joindre les cœurs.
Ma petite ma mignonette
tu vois
une grande tâche nous attend
dans la joie de tous les instants
en contemplation du monde à venir.
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