En bordure de la forêt
il y avait litière commune des festivités de la veille
et nous attendions en gradins
que cela vienne.
Des pins en grand nombre
filtraient la lumière
sur le chemin déjà foulé
et nous étions en silence.
Je suis sorti du rang
j'ai descendu les marches
mon torse revêtu d'une peau légère
et le bas du corps alourdi d'un paquet de hardes.
Disposé devant l'assemblée
à la gauche du dispositif
j'ai levé les mains devant mes bras tendus
en formant la coupe des offrandes.
Et je me suis avancé
le cœur de liens arrimé
poitrine ouverte
en disant : " Il est venu, Il est ici ".
J'enlevai une pièce de vêtement
et répétai : " IL est venu, Il est ici, Lui "
et l'assemblée répétait après moi
" Il est venu, Il est ici ".
Et j'avançai lentement
en disant les mots sacrés et me dévêtai
à mesure de mes pieds que j'enfonçai dans le sable
j'affirmai ce pourquoi j'étais.
"Il est venu Il est ici"
et l'air était doux
avec une brise chaude par le travers
et la caresse d'être là où je me porte.
J'ai été rejoint
et l'assentiment du groupe m'enveloppait
et la femme que j'avais tiré du marais
m'accompagnait dans la joie du grand Récit.
Entre mes doigt le texte s'effaçait
quelques signes manquaient
pour laisser paraître les petits fruits des origines
ces pommes de pin ouvertes par l'écureuil.
J'étais transporté
guidé et j'allai nu
pour que le groupe mute d'un même élan
dans l'Unité avec Lui.
Je me retrouvai alors dans la grande chambre des familles
et je fouillai dans l'armoire au miroir
pour prendre le gilet des anciens
et j'étais en sabots.
Et l'air était doux
du devoir accompli
l'air était mon sang
et le sang de mes compagnons
le Léthé retrouvé
mes lèvres avaient goût de mots sacrés
et nous étions dans la Paix
en pays d'éternité.
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