Je coupe l'herbe et le feu
Mon corps s'effrite à mesure
des pastilles de lumière
ponctuant la fin du parcours .
Je crois aux ficelles de l'immatériel
je me maintiens .
J'engrange trotte-menu
les noisettes , les amandes et les baies
dans les forêts de l'esprit .
J'accueille sourires et remuements de lèvres
fais de tendres rencontres
pour un collier qui se voit la nuit .
Je coupe l'herbe et le feu
d'une caresse de coeur et d'âme
la merveille en pendentif
je calme les intempestifs
et nourris les vautours .
Je suis concerné par une filiation
moi le maillon d'entre les berges
j'observe l'inconcevable oubli
des paradoxes et des mythes .
Ma vie est capacité à croire
en l'être supérieur
sans que le jour s'adjoigne .
Devant les pensées timorées
je propose la subversion radicale
en singulière intimité avec les persécutés .
Il n'est de message pertinent
que renvoyé à sa libre décision
pour peu que le démineur opère .
Le marché du dimanche n'a plus cours
les étals remisés
entre les trognons de choux-fleurs
demeure l'eau vive du nettoyage .
La page est tournée
précautionneusement nous montons
au petit matin
frère Soleil
dans la gerbe des instincts
vers le vif éclat de la métamorphose .
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