N'existe que le labyrinthe
En nécessité du hasard ,
sans linéarité ,
sans que l'étiquette ne soit collée ,
il n'est de plan ni de loi
que cette occupation d'espace ,
nous les immémoriaux ,
à se bander les yeux devant l'évidence ,
pour de coïncidence en coïncidence ,
soulever le voile de signes et de paroles mêlées .
Au jardin des délices ,
Isis nue ,
Isis la décisionnelle
que la discorde fait renoncer au cheptel ,
Isis la toute belle ,
la striée de nos rêves ,
la capteuse des correspondances ,
l'enjoleuse cosmique ,
la chuchoteuse à l'oreille des sourds ,
la femme faite lumière ,
en perpétuel chevauchement
du souffle immémorial
que le grand arbre propose ,
arbre dévolu ,
arbre du bout du monde ,
arbre élevé en métaphores ,
fruits de l'indécision ,
fruits replets d'un plaisir à venir
s'écoulant , fleuve d'un temps
entre les récifs du vrai ,
le long des golfes tendres
de l'ouverture au divin
que le fauve propose
dans le frémissement de ses moustaches .
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