08 mai 2015

Aussi léger qu'une plume

         Aussi léger qu'une plume un ange passe en lisière de forêt .   Au creux de l'attente   le pas se fait précis le souffle court le vide est là .   Le licol se délie la bête pointe son muffle .   Une aurore boréale en acmé .   Un vol d'oies sauvages soulève les nuages .   Le risque se fait pressant le coeur cogne contre les côtes une lourde pluie calme nos ardeurs .   Il se pourrait que succède à l'élan terminal de nos appels le chant de... [Lire la suite]
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01 mai 2015

Vivre à l'ombre de ce qui est .

             Vivre à l'ombre de ce qui est   Vivre sans tête en abscisse douce contre l'ordonnée élégante de la courbe croissante l'espace d'un souffle .   Ouvrir le placard Entrer en déliement  d'être les objets montant la garde hors de leur utilité méticuleuse sans que l'offre ne se fasse .   Ne mangeons pas notre pain blanc  laissons les pigeons descendre dans l'arène entre les murs de béton à becqueter les miettes viennoises à croiser... [Lire la suite]
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04 avril 2015

Etirer un quart d'heure d'attente

        Etirer un quart d'heure d'attente du carrelage à la fresque bleutée lèvres chaudes refroidies à la craie   De bain  brosse à dents galipette des reflets au ressaut de l'Inconnaissable le bulbeux du faussaire hante de sa patte rêche les blessures du mur nonchalente banalité source bruissante du graphisme    Afficionado des songes par un soleil printanier où le bus vieux-rouge me frôle d'ombre et de lumière entre le chien et le lapin du tableau de bord le... [Lire la suite]
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04 avril 2015

Le sourire de la plaque de fonte

          Les passants qui passent achètent l'objet passent la porte puis disparaîssent le temps d'un temps qui s'épaissit ; tentation d'une clé à tourner .   Giffle , réponse inflexible , la peau simplement désignée , langue de velours , épelle du char de carnaval les consonnes advenues .   La plaque d'égout là , en son goudron , décatie , une échancrure de gaieté sur sa face de lune .   Ne l'imiter , Ne transformez pas son habit de ciment en identité céleste . Soyez... [Lire la suite]
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01 avril 2015

Quel âge as-tu mon fils ?

         Pour me dire que l'enfant a bien grandi Qu'il est éternel Comme l'éternelle jeunesse du monde .      D'une autre contrée Tu vins Et je m'enquis de te retenir Hors des chimères Hors des moments où la force ne s'imprime plus .   Tu me pris par la main Sans question Sans certitude Avec juste le besoin de vivre ton époque .   Tu n'avais pas besoin d'aide Pour affirmer ton identité Une dose d'absolu t'animait .   J'avais déjà accompagné tes hésitations ... [Lire la suite]
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13 mars 2015

La poésie en sourdine

   La poésie cabre les mots     Elle   L'écheveau multicolore   Déchiré  par sa propre énigme     Elle fleurit et se tait   Elle ondule   Rouleaux d'écume    Elle s'amuse ruse abuse   Elle fuse   Elle ricoche   Elle ricane   Elle rit jaune   Sans se renier   Elle ouvre   Elle offre     Elle ne saurait se soumettre à l'ordre établi  Elle batifole     Elle encarte par sa fragilité   ... [Lire la suite]
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05 mars 2015

L'écran de l'âme

         Sur l'écran blanc en sortie de scène le Barbare arrache la gaine dorée de l'idole .     Ignorant les menées vénéneuses il peint et dépeint le processus de création à grandes lampées désirantes .   Il fait craquer les coutures du décor , inconnaissables limites de la piété mise à nue .   Reculant devant la lente montée des eaux il intériorise le regard jusqu'à l'hallucination .   Les pierres du sentier craquent sous son pas , l'herbe libérée rayonne de... [Lire la suite]
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02 mars 2015

Par l'autorité de sa main

        Le seigneur de guerre devient prince de paix .   Passeur du double des choses il délivre la lumière recluse dans la boîte des songes .   Doutant de sa propre vision il met des oeillères à son pur-sang .   Le hasard accepté d'une bavure révèle un bleu diaphane .   Il hâte imperceptiblement la chute de l'Occident .   Il côtoie l'énormité de la tâche à venir .   Il franchit le carroyage de l'espace céleste .   Aux marges du monde , dans la manade de... [Lire la suite]
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22 février 2015

Le papa de mon papa il s'appelait Henri

          Il vint au monde à Reims le 11 octobre 1886. Devenu très jeune orphelin de père et de mère, il fût recueilli par un oncle d'Epernay . A treize ans il travailla comme souffleur de verre . Avec sa femme Lucie, ma grand'mère, ils eurent cinq enfants, dont l'aîné prénommé Jean devait décéder durant sa première année . Après la Grande Guerre il fût embauché au Métro, à la RATP, où il restât jusqu'à la retraite. Lui l'enfant des Ardennes descendu en Champagne était devenu parisien. Après... [Lire la suite]
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11 janvier 2015

Deux parapluies

      Le vent souffle , échine lasse , chante quelque part  l'oiseau des étreintes hivernales .   Je ne t'oublierai pas , tu ne m'oublieras pas , pour ensemble dire merci à ceux qui nous extirpent, nous les parapluies de la sortie de liturgie à ne pas choir en fond de vasque , inhalant les odeurs de cuisine mi-chèvre mi-choux mi-reille mi-figue jouant à colin maillard d'une narine l'autre .   Il est permis de se dire que même par temps de traîne la poignée se dresse en confiance... [Lire la suite]
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