Aux confins du ciel
À la pointe des arbres
J'ai regardé par la fenêtre
Le carroyage des temps anciens.
Un merle sur un arbre
Un avion dans l'espace
Rideaux tirés
J'ai perçu les paroies vitrées de l'entrée.
En milieu de journée
Le coup de pouce du destin
A réouvert la fontaine des mots
Sans que le lecteur me suive.
Dans cette maison dans les bois
J'ai recueilli l'oiseau au souffle court
Pour coupelle d'eau sur la margelle
L'éloigner du danger.
Nous sommes en guerre
Nous les poètes de l'invisible
Que le visible écartèle
Sous les poutrelles du délabrement.
Trop tôt ressusciter l'autre vie
Tarit la source des mystères
Où se cache poupée endolorie
La part manquante de la nuit.
La boue et la mélancolie
Sont de mise sur l'établi
Où accoler le cri des enfants
Aux vitrines de cristal.
Juste un moment
S'arrêter, respirer, contempler
Un seul doigt
Au travers des lèvres.
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