La forêt blanche
Blanc
Sur le fond sombre de la forêt
Le genêt desséché
Faisait avec les moyens du bord
Tâche de lumière.
Et les grillons chantaient
L'emprise ferme de l'été
Après quelques pluies
Lèvres offertes
Aux baisers du soleil.
Plus haut
La futaie envoyait la copie d'un poème
Au marcheur singulier du GR
Poussant poussette de l'enfant
Vers le Golgotha des recouvrances.
Rester seul
Suspendu à la moindre brise
Désir épuisé
Faille béante
Attestant du cri sylvestre.
Et s'il avait lu ce poème
Si quelque chose d'infime
S'était mis à vibrer
Comme terre d'accueil
Devant son corps souffrant.
À ne plus tenir
Les petits riens de la vie quotidienne
Obligent à la fantaisie
Le regard disruptif
De la nouvelle Ève.
La vague devient chienne
Lorsque l'aurore paraît
Lèchant ad nominem
Le rappel ensauvagé
Des années passées.
Attendre
Ascendance panoramique
Que l'enchevêtrement de nos élans
Fasse part belle
À la vacuité de la vie.
Mêlant les allers et venus
Dans le parc des attractions
Sommes tombés devant la tombe du pélerin
Un rien penseur
De la verdoyante vallée à venir.
Poussant l'œuf du sommet de la colline
L'avons laissé choir
Pour débaroulant la pente
Aller porter semence
Aux suppliants de la cohorte.
D'images point
Seul le bruit de la rapière
Regagnant son fourreau
Permit du visible à l'invisible
D'intégrer l'ouverture.
À la terre
Dire : " Je suis "
Puis se précipiter sous les peupliers
Écouter le foisonnant chant des feuilles
Les entrailles à nu contre les étoiles.
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