Nous nous tenons
Les mains dessus dessous
Dans le grand froid
À l'orée du bois
Par le vent arrimés
De l'en-delà
Promesse ultime.
Puis rien
Rien du tout
Ou rien de rien
À la minute
S'offrant à minima
Le vaste ciel en ses nuages
Progressant vers l'est.
Commencer
Puis se consumer
En pleine saison
Face aux vautours
De l'ordre du monde
Sur le palier
De la maison ronde.
Tendresse
Du rien sentir
Ni gelures ni brûlures
Juste un léger frisson
À cheval sur l'herbe virginale
Qu'on eut cru
Rendez-vous de l'absolu.
Né pour de bon
Farandole sans fin
Sous les lucioles de la guinguette
Me suis cru pauvre d'esprit
Contre la joue de ma mie
En appel de la source
À midi, immaculé.
La feuille s'est enfuie
De la branche à l'unisson
Du chant de l'oiseau
Portant haut
La frondaison
La feuille s'est enfouie
Sous l'aile de l'esprit.
Mémoire de tulipes
Dans les lilas
À double vue
Lovés sous la tonnelle
Se sont montrés digne
D'une dégustation
De l'aube ma tendresse.
Croque toujours
La croûte avant la mie
Pour étoiles en dotation
Sentir le vide vous passer dessus
En grande compagnie
Aux confins du désir
À la pointe de l'âme.
Tu es là
Au milieu du pré
Et ne puis retenir mes larmes
Enfant du signe
Accablement muet
Fendant la tour dernière
Du grand rassemblement.
Soudain
Tu me pris à la gorge
Pour me secouer
Comme un prunier
Dégorgeant à perdre haleine
Une senteur de sang
À petits jets de douceur.
Ne dis que ce qui est
Comme chien battu aux grandes oreilles
Un cri
À la fleur éclose
Une nuit d'avril
Alors qu'en vain
Le jour prenait la pause.
Que chante l'oiseau de nuit
Les ombres
Parmi les érables
Ultime couronnement
De notre marche vers la lumière
Avènement renouvelé
Du solstice d'été.
( Encre de Pascale Gérard )
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