À petites gorgées
Boire sans partage
Des jours et des semaines
Comme bavardages
En plein jour.
Au plus chaud de la nuit
En marchant
Se faire peur
Avec l'ombre d'un buisson
Le grand méchant loup.
Devant le monde muet
À la source
Où repose lanterne éteinte
L'homme-souvenance
Mon âme éclose.
Engourdi
À parler clair
Ce langage intime
Oser le merci
Lui l'adorateur du Souffle.
Sous l'aiguillon du Don
Éteindre la parole péremptoire
À croire que le travail opère
En ces temps d'imminence
Où passer inaperçu.
À d'autres endroits du texte
Figuraient les ossements de l'outrance
Le paquet de chips
La boîte de soda
L'organiste avait levé le camp.
Il est apparu
Il a jeté le bois du coudrier
Pour mitonner une longue histoire
Toute entière contenue
Dans les yeux de l'aveugle-né.
N'effacer pas l'écriture
Filons droit sur le chemin
Pour toujours les graines voler
Errance dans le vent
De la patience.
Soulever la main
Du front du vieil homme
Augure conclusion
Pour éviter la porte étroite
Du jardin de l'esquive.
Regardons
Sans courir au devant d'elles
Les poubelles de l'esprit
Promptes à l'entrechocs
Se faire trace mnésique.
Plus beau
Plus loin encore que le destin
Figure l'entrelacs
Des voix de l'autre rive
Sans que le ciel s'obscurcisse.
Et quelqu'un de se pencher
Troublé de se fier à soi
Le simple soi d'un cœur fier
À mesure de se connaître
Vasque des mots qui passent.
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