Le pic épeiche
L'oiseau bêche de bec
S'est posé sur l'amandier
Sans demander son reste
Si ce n'est demeurer à distance.
L'explosion
Est venue de la fleur
Courage de la fleur
De parader en ardente compagnie.
Effleurant la parenthèse du vide
Il a éveillé branches et feuillage
Pour un parterre aux subtiles palabres
Alors que tout semblait à vau-l'eau.
N'y tenant plus
De visage en visage
Il a grossi le trait
Pour plus de flamme encore.
Grattant son plumage hivernal
Il annonçait nouvelle parure
Pour l'incendie des jours heureux
Qu'il passera à chercher compagne.
Point de mesurette
De son cri le silence
Sans offenser
Le fruit.
Toucher de son ombre
Viendra soleil bas
Quand les traces font rêver
Le poète des champs.
Dans nos jardins
Préparons l'eau et le grain
Pour l'ouverture venue
De la nouvelle civilisation.
Et pour que n'éclate
La douleur de la moisson
À venir soyons le souvenir
Des cœurs en pâmoison.
Le printemps se capture
Tel le dard de la guêpe
Dont le sourire à cru
Enfoui la déchirure.
Redevenue parole
Et provocation silencieuse
La Beauté hauturière
Devient pavillon de corsaire.
Poésie à jamais retenue
D'immenses espaces la rend apte
Aux ténèbres
La résonance en tabernacle.
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