Le long de la côte
Les falaises à perte de vue
Un ciel sombre
Des roches noires
Un sentier à mi-pente
Qui va en se rétrécissant
Où se tenir contre la paroi
Sans trop regarder en bas
Des cailloux roulent sous la chaussure.
Elle va légère
Me précédant
Dans la lumière argentée de l'été finissant
Et je force le pas pour la suivre
Car je n'ai pas peur
Seulement le vertige
L'air est un poème
Avec un peu de sel
Pour arrimer l'esprit.
En bas la mer
Lèche la roche
D'un ourlet moussu
L'eau est transparente
A distinguer les rochers et le sable
Les algues ondulent
Des oiseaux passent
Un spectacle à portée de vie
A se jeter dans le vide.
La caméra m'échappe
Happée par un cri d'amour
Dans l'instant où tout s'envole
Les événements comme les âmes
Au creux des vagues
Le volet de cristal à jamais tiré
Devant le ricochet des souvenirs
A même de darder le rostre
Dans un coin de ciel.
C'est là qu'Elle se retourne
L'innocence
Pour se laisser embrasser
Hors du secret
A la pointe de l'absolu
Cantilène inconnue
Nous obligeant à l'ultime
D'avoir à vivre quelques heures encore
Près du chardon victorieux.
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