Pitrerie
Des rires
Dans la corbeille des mariés.
Assis sous la tonnelle
À défaire le corsage
Ardeur enivrante des lilas.
Grande Roue de fer
Débaroulant sur la pente
Tels biclous vers la fontaine.
Le prince a deux visages
Et même celui d'une jeune femme
Cachée dans le bruissant de l'air.
Au sortir du passé
Oreille crochue
L'indestructible est trop fin pour brûler.
Plaît-il
Que la grâce de l'œuvre
Réalise l'étendue du manque.
Gelé depuis des siècles
Mon cœur est en amour
La levée de la chute.
J'ai regardé l'Autre à travers un feuillage
Bien m'en a pris
De soumettre l'illisible à l'encart d'un soupir.
Au vide-plein d'un excès de confiance
S'associe comme gant retourné
Le fragile de l'essentiel.
Dans la plus grande clarté
De pleurer est chose facile
Douceur non aboutie.
Se balancent par delà l'écho
L'éloignement des choses dites
La captation de l'éternité.
L'enfant du clair-obscur
A placé ses dents de lait sous l'oreiller
Au matin deux vaches de plomb.
Les images à la queue leu-leu
Sont entrées en gare
Cendres et escarbilles portées par le vent.
Mourir ou mûrir
Place au différentiel des opportunités
Les anges de la partie.
Que la lumière vienne
Tremper sa plume dans l'encre violette
Equilibriste du temps venu.
Des mots
Des mots et des ratures
Des mots partout.
Main levée entre le pouce et l'index
Par le trou de la substance
L'horribilis de la forme.
Dans le cœur la bêche creuse
À la voix au dessus de l'abîme
La part absente des rêves.
Parle petit rossignol
Et me tiens le langage
Agi et négocié de la pensée magique.
En retour d'un baiser noir
Calligraphié comme un dessin
Il faut que je te dise.
Que le baiser blanc des âmes
Rideau baissé
Crée notes relevées sur le présent du temps.
( détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero )
1213