Ma mie
Avec elle
J'ai gagné l'autre bord.
De la traversée du désert
J'ai banni le désuet.
Sans encouragement
J'aurai cessé de me connaître un peu.
C'est par le haut-chant de la libération
Que j'ai traduit l'impérieux appel
Des arrivées et des départs
Dans cette gare aux affinités feintes.
J'ai refait ma vie
Avec elle
Selon les anciennes coutumes
Par le mariage en restant fidèle.
Le dialogue m'a rendu fécond
Comme de reprendre langue
Dans un processus de métamorphose
Du pays des mosaïques à celui des roses.
Renommer le matin du monde
À neuf en complétude
De la perception et de l'imaginaire
M'a permis
Vent debout jambes à mon cou
De rouler à tombeau ouvert
Vers le judicieux nominatif
Avant d'aborder en tenue élégante
Les formes et musiques
De l'essence des choses.
En surplomb
La vision devient synthétique
Lunettes de vue non admises
Juste quelques rondelles de plastique fumé
Pour me garer du soleil
En luminescence absolue
Faisant le fier sur la neige
Aux apports infrangibles
Où tout est blanc.
La vie vécue est la vraie vie
Ramassons par l'écriture
Le rétrospectif et le globalisant
De ce qui fait sang et sens
Dans le courage des sources
De bienfaisance et d'ombre opalescente
À portée de flamme des rencontres.
J'ai joué aux dés
Avec le jour et la nuit
J'ai marié la linéarité terrestre du temps et de l'espace
Avec l'invisible mouvement de circularité
Sur la marelle d'une cour d'école
Incarnant la vraie voie.
Il n'est pas de douceur sans douleur
Aussi sur les épaules de ma mie
Ai-je mis le coussinet de l'esprit
Piste d'envol de l'aigle
Catapulté bruyamment
Ailes brassant l'air
Dans l'intime du cœur
Où fendre l'armure de la peur
En possibilité de dépassement
Vers le réseau organique
Aux multiples combinaisons
Pour darder dans un long glatissement
Les rapports souterrains secrets
Jusqu'aux confins de l'Univers.
Il n'est de vie qui demeure
Que l'accord mélodieux d'une assise
En attente du nuage.
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