Le regard du guide
Redingote et catogan
Au vent de l’histoire
Cette façon de poser le pied
Sur la première marche
Il y avait chez lui
Cette précision du coutelier
D’affûter sa lame
Quoi qu’il en coûte.
Ce ne fût ni beau ni laid
Rien qu’une pensée
En médiation d’esprit
Sachant jouir de sa place
N’en déplaise au veneur
Qui venant de l’occire
N’empêcha pas le plaisir de percevoir
Et la joie d’admirer.
Ils ont tué Saint-Just
Comme on abat
Le cerf qui brame
A la sortie du bois
Froidement
Dans un futur qui existe déjà
Marque d’un infantilisme
Créateur de richesses trébuchantes.
Et de souffler sur les cendres
Et de traverser la forêt en feu
La mort n’atteint que la page
Non encore écrite
Sabots glissant sur la terre grasse
Récital parfait
En panoramique
Sous la gouttière du temple.
C’es comme ça Monsieur
On parle on parle
D’épreuves traversées durant l’enfance
Alors que franchir la masse d’air
Là devant nous
Nous fait placidement saisir
Les bracelets de l'errance
Aux poignets de nos songes.
Les mots teintent
La neige fond
Les années passent
Pour doucement revenir en arrière
Saisir le partage
Entre silence et écriture
Chemin de contrebandier
Dans les filets de la montagne.
Tenir bon
Tout passe et rien ne demeure
Redorer le blason de nos certitudes
N’amène que cernes sous les yeux
Restent les choses
Celles qui à bout de bras
Réduisent la profusion des incantations
Au oui inanimé d'un réel de circonstance.
La souffrance chez lui
S’exprimera par les mots écartés
Qui finissent par donner une poésie personnelle
Au sous-cutané d’une impuissance conjoncturelle
Vestige terrestre du cycle des transformations
Mené à grand renfort d’arrogance
Du faire semblant
D’un ego saturé d’obéissance.
Il fût un temps
De navigation sur le lac de Tibériade
Où guetter dans les profondeurs
Au-delà du sillage du bateau
La chimère et le savoir-faire
Arrimés au regard noir du guide
Faisait de l’absence de l’objet aimé
La bienséance d’une présence à venir.
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