Les arcanes de la Relève
Allons courir le long des sentes claires
A la chasse aux papillons
Où cueillir la pâquerette
Au pays des êtres sages.
Passons la main sur la rambarde
De l'escalier qu'on escamote
Tels les mots de trop
Pour un tout pour un rien.
Fissurons le mur de nos passions
En se remémorant le temps des masques
A croupetons dans la fosse
Des boat people notre enfer.
Des pirogues l'attache
De notre monde la noirceur des tergiversations
Sur la nappe de Marie.
Sous la bannière flamboyante
Marchons vers les châteaux cathares
Lueur des torches en tête
Au rythme des fifres et tambours.
Rencontrons les officiants
Devant la dalle de granite
Où se brûler les yeux
Au feu du buisson ardent.
Avec pour armure
Les pleurs de la romance
Saupoudrée de la poussière d'or
Descendant des voûtes.
Murmurer au matin
La musique des anges
Et ne posséder rien
Que le goût du sang.
La croix de Malte jaillissant du Chœur
Découpe dans la nef
Les blasons de la chevalerie
Déambulant dans les bas-côtés.
A soixante mètres sous terre
Le froid des roches pleines
Laisse passer le goutte-à-goutte
D'une eau mystérieuse.
Le sautillement musical
Des harpes aux mains disertes
Annonce les semailles
Sur fond de vent d'autan.
Les filles et fils de l'Avenir
Ourdissent leurs images
D'une fenêtre l'autre
De la maison encorbellée.
Un point rouge là tout là-haut
Amorce une lente descente
A la croisée du transept
En réponse à l'ouverture de la porte.
Un poing jaillit aux aurores
De quelques milliers d'années
La source des miliciens et patriotes
Tâtant de l'étoile la parure végétale.
Dans la gueule d'une seconde révolue
Perdre à en crever
Les hymnes braillards
De notre escorte parcheminée.
Aux mannes grouillantes de pétales
L'enfance échevelée
Fait miracle prophétique
Devant les arbres oracles du jardin.
De jeunes gens solitaires émigrent
Echappant aux codes de la naissance
Pour élever les statues d'argile
Dans la passe des promesses.
A l'ère des pionniers de l'esprit
Jouer devient chant soutenu
En alliance d'une vraie joie :
La ruée vers une langue inconnue.
Laissez-moi me surprendre
Patte enflée et brisée sur le devant de la falaise
Précipiter la douleur aiguë
Dans le Vide de l'Appel.
Surligner de ton nom
La croyance au carbone des forêts
Pour méjugeant les œillères de la peur
Bâtir les temps futurs.
Faire descendre les gens de la modération
De leurs accoudoirs de veilleurs
Pour dérouler la Relève
De l'Eau de la Matière et du Soleil commués.
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