Saisir le temps qui passe
Vociférer
Des mots et des mots
dans l'enclos rond
Des violons de l'esprit
Sans que mal y pense
Rien qu'avec un peu de son
Tels le son de l'âne qui braie
Le sans-son de l'âme qui s'élève
Le crachotis de la pointe du stylo
Sur le papier dispos.
Mortifier
La fécule des outrages
Sur le râble dodu des manigances
Au cours des incartades
Où la nuit tarde à se mettre à jour
Quand le jour point
Pour peu que le remugle des souvenirs
Soulève la plaque d'égout
Laissant paraître les monstres d'antan
Pourvus de plastique et d'amiante.
Vivifier
Sans se fier au fier-à-bras des convenances
En allant scier consciencieusement
Le bois pour l'hiver
Que les petits viendront quérir
Quand neige et glace feront couche dure
Et que les poêles en toute gratitude
Avaleront gouluement
Prodigant crêpes et gâteaux
Pour des quatre-heures à profusion.
Puissions-nous connaître le printemps
L'ardent pourvoyeur des cerises et du bon temps
Le correcteur des fautes de goût
Sous la guirlande-guinguette des rires fusants
Quand notre véritable nature d'éclore et de s'épanouir
Fera fusion consommée
Comme chrysalide émergeant en perfection
De la chenille au papillon
En innocence de l'instant
Entrelacement du vieux sage aux pampres de la vigne.
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