Le champ des souvenirs
J'ai passé le champ des souvenirs
des mécréances et des soumissions
pour lumière atténuée
être sans parents et sans enfants
en ces temps de décalcomanie.
Les mots craquent
dans le feu à la veillée
faisant jaillir douleurs et joies
sans que l'octroi regimbe
et laisse franchir l'enceinte.
Les pierres sertissent la pâture
de leurs masses de silence
lichens colorés
s'appliquant à donner au coudert
une part du jour qui tombe.
Pluies acides
sur forêts d'élevage
font déplier la pèlerine et prendre bâton
pour les gens du pays
que le diton du sans-souci décrète double.
Les instants qui précèdent
et suivent un grand départ
sont d'invisibles moments d'ouverture
où saluer la Terre et le Ciel
permet de fusionner les deux.
Puce collée à l'oreille
du chien mon maître absolu
avons brisé l'ode d'intériorité
du tranchant de la main
sous les étoiles du langage.
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