Si douce et si charnue
Si douce et si charnue
ta peau au clair matin
était pêche de vigne
sous la glycine au feuillage natif.
Tout me paraîssait
d'une infante en mai apparue
le sourire de l'enfant délaissé
par les tâtonnements de la vie.
Nulle trace de l'étrange combat
à joindre la terre et le ciel
au sortir de la rencontre
excavation lumineuse des lèvres du monde.
Maîtres des rinceaux de la porte
nos oiseaux encorbellant l'entrée
nous pûmes abandonnant toute perfection
tendre la main devant l'obole.
Chuchoté à l'oreille des gueux
l'entendre et l'aisance de dire
prolongeait l'enseignement
par le partage des Regards.
Perpétuelle danse sacrée
sur le pré humide de rosée
à souhait nous remplîmes notre besace
de la clarté du jour naissant.
De chaos en chaos
nous passâmes le gué des altérités
pour somnolant sur la charette
envisager la poursuite de notre quête.
Invisible échange de toi de moi
maîtrisant l'énergie montante des arbres de la montagne
et l'énergie descendante des courses vers le ruisseau
il fût temps d'irriguer nos corps.
Par le réticule de la visée éternelle
nous fîmes sauter les plombs de la démence
pour contraindre les monstres
de restituer nos œuvres et prières.
Naissent les enfant
dans des panières d'osier
le soir au débotté d'un labeur éreintant
sans que comprendre signifie le chemin parcouru.
Si douce et si charnue
ta peau au clair matin
faisait tendre tenture
agité par le souffle de la présence.
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