Les petites mains de la nuit
Les petites mains de la nuit
ont perçu les esprits
enroulés autour du bâton de guérison
dans le patio des méditants.
Les jardiniers au visage de lune
ont ratissé le sable des marais
de poudre d'or dispersé
sous les arbres du silence.
Dans le mur d'enceinte
par l'ouverture des communicants
montait le parfum des femmes
assemblées à la porte de l'époux.
Auréolée par un flot de lumière
la chevelure de jais livrée aux vents du large
se mêlant aux chants des pêcheurs de coraux
Elle jaillit du lagon.
Passée la Croix des Morts
aux animaux marins consacrée
l'Appel des conques
faisait se mouvoir l'ombre du renard.
Levant le trait lappé des songes
autour du Regard
nous fûmes par ces temps de grâce
initiés au calendrier blanc.
Ivresse tendre que celle du matin
à tenir la clé de la légèreté
dont seul notre être est en droit
de posséder les liens.
Les loups appliqués à claquer de la langue
initièrent la levée des cornemuses
plaintes légères de brume en partance
vers les tremblements d'une énergie ultime.
A mesure de l'entrée en résonance des tambours
la Femme d'Esprit recoud nos jambes à la terre
cadeau d'une chouette se posant un long moment
sur le perchoir du jardin.
779