Errance magique errance
Errance
magique errance
à quand le carrefour
du feu ardent
tu mets tes chausses
et rentre la chemise
sans le dire
une douleur vive au ventre
tu recherches l'ombre
toi le soleil en quenouille
et pose la main
sur la poutre maîtresse
sans que les yeux pâtissent
pommettes rougies
passent par la fenêtre
les retenues désuètes
un feston de lumière
au carême d'être
tu prends la vague
en pleine face
ne recule devant rien
les grandes orgues à plein
figure toi que je t'aime
et fais bonne figure
assis sur le siège haut
le tilleul bruissant d'abeilles
le chien court sous la tonnelle
et lève la poussière
accueille
et tais-toi
brûle d'une allumette
la luette de l'esprit
pour un sourire
aux lèvres humides
à l'éveil des âmes libres
la pensée est sereine
pétris tes souvenirs
par une déglutition opportune
demeure le goût du sang
aux mains tremblantes
au petit jour
tu verras l'ouverture
de la dure mer
replète en ses ondulations
au creux de ton épaule
le lâcher prise
à la fibre secrète
le pansement discret
un bouton
juste un petit bouton jaune
pour désarçonner
ton corps sage
aux mille pertuis
sois de garde et d'estoc
toi le millénaire
des prairies de montagne
sois la digitale bleue
du signe mystérieux
verbe incarné
que le doute informe
ma vie
mon immense vie
à l'angélus vermeil
d'une coupe profonde
vent
ô grand vent
souffle sans fatigue
souffle Un
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