En guérison d'amour
Ses yeux s'envolent
par delà la lisière
sa voix de chèvrefeuille m'éveille
caresse de ses tresses
s'enflent au liant de l'onde
quelques panaches de poussière.
Hölderlin revient sur ses pas
d'une veste à grandes basques vêtu
perruque plaquée
en montant le perron
les talons de ses bottines
claquent sur la dalle.
Des mains se tendent
sous l'ombre de l'entrée
viennent les enfants de la veille
gambadant et s'esclaffant
de banc en banc
jusqu'au saut de l'ange.
Franche cavalcade
de fer et de feu mêlés
sous un ciel d'orage
s'avance le sceptre des arrogances
flegme apparent
de notre séparation.
Echappés par la coursive
reflétant les vasques endormies
les farfadets de l'oubli enjambent la clôture
vaste espace en déclivité
vers l'arbre mémoriel
de nos joutes de jeunesse.
Le matin
tout est dit
de l'abécédaire des contritions
aux remontrances désuettes
en remontant la contreallée
nous toucherons notre dû.
J'entrerai
de façon universelle
par la voie des mots
en douceur
la fleur de sel aux commissures
en guérison d'amour.
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