GERARD - BARTHOMEUF
Aux nuages enchevêtrés de l'automne
bas sur l'horizon
telles des caresses permises
ils sont partis
seuls
à petits pas
sans bruit
le vent prolongeant leurs traces
de par l'univers
déposant
traînes de gaze
sur la terre fraîche
amours et soucis
souffrances et plaisirs
aux portes du temps.
Ils sont partis
et je leur tiens la main
ces personnes de ma famille
qui de berceaux en lits nuptiaux
de naissance en trépas
ont agité les guirlandes
aux fêtes patronales
tuant le cochon
partageant la pachade du dimanche
et cliquant la photo
dans le pradou d'en bas.
Ils sont partis
retrouver la terre
plonger en l'éther
qui nous brasse et nous distribue
pour nous soutenir
en effleurement des eaux vives
dans le contact avec le Mystère
leurs âmes voyageant
loin très loin dans l'espace
jusqu'au mur des attentes éternelles
dont les anfractuosités recèlent
des bulles de souvenirs
écloses par amour
explosées par rupture
permanentes en leurs traînes singulières
sur le devant de la Maison.
Elan de vie
recomposition de la matière
danse macabre
au cliquetis des os
répond la trille de l'alouette
compagne des œuvres initiatiques
ronde festive rassemblant
les membres de ma famille
vous les invisibles qui n'êtes pas absents
Marie, Victor, Jean-Baptiste, Pierre, Renée, Jeanne, Fernande, Marthe, Jean, Georges, Lucien, Christian, Charles, Marcelle, Pierre-Sylvain, Marius, Philomène, Julie, Raymond, René, Jeannette, Michel, Henri, Lucie, Léon, Robert, Madeleine, Alain, Robert, Marguerite, André, Pierre, Alphonsine, Yvette, Renée, Gildas, Marie, Jean, Michel, Marie-Claude.
( Oeuvre de Jean-Christophe De Clercq )
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