Signer sa présence d'un silence
Naviguer en eaux vives
pulvériser de raison
les terres en déshérence.
Pierre à pierre
monter les murs
de la maison.
Suivre la rase irriguante
contre le jardin des cultures
cet havre paginé.
Creuser le bas du champ
et remonter la terre
pour davantage d'humus.
Dénerver les sentes sauvages
pour passage libéré
arpenter taillis et buissons.
Recourir au babil des enfants
revenir en arrière
au pays des merveilles.
S'assoir au plus près du sol
gonfler ses poumons de bonne odeur
et lever les yeux vers un ciel de traîne.
Là-bas sur le chemin
le grand'père revient de promenade
mains croisées dans le dos.
L'alouette tirelire
un matin de fête
dans les lenteurs de brume.
Se retourne en passant
la forme blanche
d'un proche ami de connivence.
Se comptent sur les doigts
les jours d'après la peine
de salissures couvertes.
Ensemencé de rêves
l'homme en poésie
signe sa présence d'un silence.
Effleurer la joue d'un bébé lune
au repos yeux grands ouverts
lèvres suçotantes.
Branche d'hiver
par ses bourgeons lustrés
annonce le printemps.
Et si paresse oblige
la rosée billevesée
reflète celui qui la regarde.
Venez
le grand-frère est là
où déposer sa tête.
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