Le sourire de la plaque de fonte
Les passants qui passent
achètent l'objet
passent la porte
puis disparaîssent
le temps d'un temps qui s'épaissit ;
tentation d'une clé à tourner .
Giffle ,
réponse inflexible ,
la peau simplement désignée ,
langue de velours ,
épelle du char de carnaval les consonnes advenues .
La plaque d'égout
là ,
en son goudron ,
décatie ,
une échancrure de gaieté sur sa face de lune .
Ne l'imiter ,
Ne transformez pas son habit de ciment en identité céleste .
Soyez le réceptacle de son chaos .
Entrez en dissidence .
Ayez la démarche courtoise d'un salut de hasard .
Respectez son silence
De ce que raconte les contes
ne choisissez pas .
Sachez être courtois .
Ayez le mot de paix .
Soyez le bon .
Soyez le lumineux .
Ayez le sourire croque-pupilles derrière la vénitienne .
Et si le pas presse ,
n'accordez d'importance qu'à votre corps qui pense .
Soyez pied à pied le raccourci de l'âme .
Grimpez la pente ,
pour juste regard porté à l'encan ,
exploser de beauté .
Il se pourrait que vos jambes ,
sans se couper de votre être ,
sortent du piège d'un espace changeant .
Divine rose descendue du plafond .
Etre l'esprit de ce lai d'amour .
Qu'un passant passe ,
l'ombre se déplace ,
le souffle rassemble les énergies ,
une voix indique le chemin .
" Marchez entre ciel et terre "
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