Gorgone serpentifère
s'agitant à tout vent
hydre s'ébrouant
en son écorché moussu
pourvu d'une vie larvaire
à la retombée des basses branches
sur un sol d'automne achevé
aux élans d'un printemps accompli
le chêne montre ses muscles
en quête de nouvelles gestations
où dérouler sa lignosité tourmentée
Roi tenant ses sujets
à bonne distance
Roi n'attendant que le cerf ou le sanglier
le soir
comme messagers d'un ailleurs si proche
pour inscrire
par la transe
en l'airial des échanges
lieu des attentes
lieu des reflets
lieu de l'accueil de la trompe sylvestre
le timbre de l'augure
la rencontre du feuillu et de l'humus
la rencontre du végétal et de l'aérien
la rencontre avec soi
la fêlure
où entendre le son mat et flûté
émit par le choc du souffle
sur le sanctuaire
disposé à la saignée des branches majeures
dans la grotte du coeur
ce minuscule espace
où pénétrer
par le miroir intérieur
la douceur et l'obscur
de nos bergeries chuchotées .
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