Si douce la vie
En pays cévenol
de brumes et de forêts mêlées
routes toutes en virage
murettes de pierres sèches
traces d'un soleil
encalminé sous la frondaison
d'automne en sa lumière
faite de clins d'oeil
et fardée de brusques échancrures
par le sourire grave des nuages
d'hiver aux glisses traitresses
de neige ensevelissant le fossé
d'un printemps aux décoctions de verts naissants
d'été et sa brûlure
saccageant d'un geste de la faux
le maquis pétillant de sécheresse
sous le ferme assaut
d'un vent rebelle
que l'amour chafouin
châtaignes sous la main
et brusque retrait
d'un regard soutenu
accompagne d'un trait de plume
notre montée vers le grandir de l'Être
pour ensemble
enchanter d'un pâle râle
les moutons et les chèvres
museaux tendus
vers l'orage approchant
faisant de l'arc-en-ciel
le grand mystère
des choses dissoutes
au-delà des serres et des corniches
par l'appel guttural du berger
verbe
à ne pas distraire
de la contemplation
sur cette voie obligée
pleine de lumignons improvisés
où cheminer le coeur en paix
vers notre naissance
à tous semblable .
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