Le buisson ardent
A l'entrée colorée des bras ouverts de la vie
au dévers de mon chemin
je rencontrai le soleil
un soleil automnal
énamouré de brumes passagères
aussi se retrouver vêtu de lumière
me permis de cligner de l'oeil
et d'appercevoir le pourpre de l'automne
Je butais contre l'au-delà de moi
contre le filtre ceignant mes reins
moi et mon environnement
et j'étais forme
Je butais contre le filtre qui m'empêchait de signer le futur
et le filtre se fit miroir
où se refléter
l'humeur maussade
à l'endroit exact
que justement je tentais d'éviter
dont je croyais m'échapper
et c'est en m'élevant
que je pûs me permettre
d'enjamber la haie d'épines et de ronces mêlés
me séparant de l'objet de mon désir
juste jeter un coup d'oeil
circonflexe écueil comme une histoire à raconter
mal m'en pris
je rebroussais chemin
pour revenant à la charge
mon visage contre son visage
me coller à s'y mépredre
d'être moi
d'être l'autre
et celà brûlait
si fort que la déraison éclaboussa de fruits amers
le palais de ma semence entretenue
les aristos étaient à la lanterne
les cadavres exquis s'offraient au regard
de montrueuses protubérances apostrophaient le tronc des hêtres
un passage néanmoins se fît
entre l'écorce et l'aubier
pour m'entendre se dire :
" Fige-toi en l'or du temps
sois vertes pâtures
et tendre soumission
sous la dent du troupeau
et surtout n'oublie jamais le coeur de la tradition
sois d'airain
sois le coutre du paysan
l'épée du chevalier
et le saint chrême du prêtre
pour d'huile et de baume
te nourrir et aller
mon fils, mon amour. "
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